Au petit nombre qui a gardé la parole...

 A ce stade de notre Recherche et pour cet intermède, je vous propose une retranscription telle quelle de l'intermède que réalise Jean Haab au centre de son ouvrage Gnose (dont nous approfondissons au sein de cette Grange, les pistes).

La remontée de l'Arbre

"Ayant mené à son terme la descente de l'Arbre jusqu'en Yesod, siège du subconscient, nous avons atteint le paroxysme de l'involution, le point culminant de la chute dans la matière.

Yesod, pour nous, est plus lourde vibratoirement que Malkut et, si on lui a donné le nom de Fondement, ce n'est pas uniquement parce que la trame du monde est astrale...

Cette Séphire est la porte de l'Enfer.

C'est le siège de tous les désirs, des fantasmes, refoulements et tabous qui rivent au monde inférieur, donc infernal, la pauvre marionnette humaine.

Là flamboie l'attraction sexuelle qui enchaîne d'autant mieux les âmes qu'elle tire son origine du désir profond tout autant qu'inconscient de reconstituer l'unité morcelée depuis la scission du Premier Androgyne.

Les sensations qu'elle permet d'éprouver constituent le reflet très amoindri de l'exaltation érotique résultant de l'extase des chakras.

Yesod est la sphère de tous les mirages, le monde des reflets. Mais qu'est-ce qu'un reflet, sinon une identité inversée ?

Nous avons dit également que pour qu'une porte s'ouvre devant nous, pour qu'une Voie puisse être suivie, il fallait que sa contrepartie, donc sa réflexion, nous soit auparavant proposée. Bien entendu, la suite positive ne devenait réalité qu'en cas de bon choix préalable de notre part. Personne ne fait exception à cette règle, pas même Jésus qui a dû repousser la triple tentation de Mammon pour entreprendre sa mission terrestre. Nous trouvons là une parfaite application de la Loi de la préexistence astrale des événements selon laquelle toute chose s'imprime dans la Grande Matrice de Yetsirah avant de descendre sur le plan des effectuations.

En Yesod, nous cotoyons le vortex des illusions, mais c'est précisément là où les vibrations sont les plus lourdes que se trouvent aussi les plus belles promesses, tout comme l'utilisation du fumier permet d'obtenir les plus belles récoltes.

C'est dans la nuit la plus épaisse que naît le germe divin.

C'est à l'heure la plus sombre de la Nuit la plus longue qu'advient le Seigneur.

C'est au cœur des ténèbres que le Trésor est caché, nous voulons dire la Force qui, selon l'utilisation que nous en ferons, nous précipitera dans l'abîme des sensations et des conséquences ou nous fera émerger jusqu'au plan divin.

Si nous choisissons la seconde solution, donc la remontée pour opérer le Grand Retour au sein de l'androgyne, la Voie proposée porte un nom : ALCHIMIE.

L'Alchimie

C'est la chimie de AL, c'est-à-dire la chimie de Dieu.

C'est la science des mutations, la Voie certainement la plus apte à nous faire passer d'un état inférieur à un état supérieur, à transformer l'homme chrysalide en homme spirituel.

C'est l'Art antique d'Hermès, entièrement consacré à la sublimation de la matière, de cette materea dont le nom latin est bien proche de celui de mater, la mère, qui a besoin d'être "rendue mâle afin qu'elle devienne un esprit vivant pareil aux autres mâles, car toute femme qui sera faite mâle entrera dans le royaume des cieux". (Verset 118 de l'Evangile selon Thomas.)

Comme tout texte sacré, cet évangile doit être lu au deuxième, voire au troisième degré. Le sens qui nous intéresse présentement est le suivant : l'ensemble de la création est "femme" parce qu'elle est passive. Il y a là une exception : la Pierre Philosophale qui est "active" dans un monde "inactif", qui émane sa propre lumière dans un monde soumis à la Lune, donc à la passivité. Elle seule est solaire dans un univers lunaire. Elle seule possède le pouvoir des trans-muter, c'est-à-dire d'opérer une mutation transcendante amenant la matière à sa perfection évolutive.

L'approche des Mystères à laquelle nous nous sommes livrés au cours du périple involutif nous menant de Keter à Yesod nous a essentiellement permis d'évoquer les polarités constituantes de l'Univers, à savoir, d'une part, la force d'expansion à prédominance masculine, d'autre part la force de constriction essentiellement féminine.

Cette approche devrait nous permettre de cerner l'alchimie puisque celle-ci peut se définir comme consistant en l'intégration dans la plus petite petite parcelle de matière possible de la plus grande quantité d'esprit possible, ce qui est le propre de la constriction absolue. Ce processus aura pour résultat de hausser considérablement la moyenne vibratoire du contenant matériel qui, à force d'être chargé d'esprit, sera rendu actif dans une création passive.

Il pourra même arriver un moment où il ne sera plus possible de pousser davantage l'intégration spirituelle et ce sera généralement à partir de la sixième multiplication, ce dernier terme désignant le cycle entier des opérations commençant avec l'œuvre au noir et se terminant avec la rubification.

L'alchimie est avant tout une science convergente en liaison avec le Pilier de la Rigueur et l'on comprend, dès lors, que Mercure, dieu de l'initiation et Maître du Grand-Œuvre, soit lié à Hod, à la base de ce même Pilier.

Au cours de l'hermétique cheminement qui nous conduira de Yesod à Keter en nous faisant remonter l'Arbre tout entier, nous devons exposer, dans un premier temps, les clefs alchimiques inhérentes à la lame du tarot comme à la séphire ou aux lettres hébraïques concernées. Si cette précaution n'était pas prise, il est évident qu'aucun lecteur ne pourrait intégrer le Magistère Alchimique dans le processus évoqué.

Dans un deuxième temps, nous ferons un parallèle avec le tarot sans trop nous occuper des séphiroth qui ont déjà été étudiées au cours de la chute. Inversement, nous n'avions pas abordé l'alchimie au cours de la descente de l'Arbre puisque cette Voie ne joue un rôle que dans l'évolution et qu'il ne pouvait être question d'interrompre la chute avant que celle-ci ne soit arrivée à son terme.

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