Teith


              Lettre simple
              Valeur numérique : 9
              Valeur pleine : 419
              Sens : Serpent
              Signe : Lion
              Tarot : l'Hermite
              Séphirot : Hod & Netsah




Teith et Heith sont liés numériquement parlant car les valeurs pleines de ces deux Lettres se suivent (418 > 419). Elles sont liées entre elles par le travail alchimique qu’elles proposent (la purification du monde psychique de l’être) ainsi que par leur rôle de barrière (de bouclier dirait Teith) qu’elles opèrent. 

Si Heith séparait symboliquement le complexe cardio-pulmonaire des « tripes » au niveau du tronc humain, Teith qui informe exceptionnellement à la fois Hod & Netsah (soit les hanches ou les reins, tous deux liés à la sexualité), sépare le complexe uro-génital du reste du ventre.

Si l’on ajoute à cela que Teith provient d'un idéogramme très ancien qui dessine un serpent se mordant la queue, il est clair que notre attention avec cette Lettre est dirigée vers la force créatrice, vers Eros. Et conjointement, à son lien avec le psychisme et l’ego. Freud ne nous disait-il pas que la sexualité constitue le nœud de tous les conflits de la vie psychique ?

Quel lien entre la force sexuelle et l’ego ? Nous pensons à la force du Désir, du vouloir, neutre dans un premier temps. Toute la question résidant dans la direction que nous donnons à cette force primordiale qui habite nos plus grandes profondeurs…L’assujettissons-nous aux désirs de l’ego – jouissance à un niveau horizontal, source de toutes les souffrances selon le bouddhisme ? Ou la soumettons-nous aux directives de notre conscience supérieure dans une optique verticalisante ?

Serpent d’airain ou Serpent d’or ? Nous en revenons au choix proposé par l’Amoureux lors de notre immersion dans le Monde de la Formation (ou Monde de l’Âme) via Hessed.

Mais ici, à l’orée du Triangle magique (la dernière Triade de l’Arbre dont l’axe Hod-Netsah constitue la base), les choses se concrétisent pour l’être incarné. Son mental, tant qu’il n’est pas purifié, devient la matrice éthérique malheureuse de notre expérience terrestre. Dans un langage plus moderne, le programme envoyée à l’imprimante 3D afin d’être matérialisé.

La sexualité involuée devient le symbole du fonctionnement de l’ego lorsqu’elle devient : appropriation de l’extérieur pour sa propre jouissance.

Notons cependant tout de suite que ni la sexualité, ni le corps de chair, ni le désir, ni la jouissance, ni la matière dans un sens général ne sont ici mis en cause. Bien au contraire même si l’on se place dans une optique initiatique et alchimique ! Mais il y a lieu ici de réaliser ce que le Tantrisme appelle « l’inversion érotique » et qui peut s’entendre dans un contexte plus global.

Avec la lettre Teith et l’axe Hod-Netsah, nous en arrivons, alors que nous nous rapprochons de la base de l’Arbre, à ce qui deviendra l’Epreuve centrale pour l’être incarnée lors de son assomption. C’est-à-dire à réussir à inverser en soi le processus d’individuation (et ses corollaires négatifs lorsqu’une certaine limite est dépassée) propre à la descente de l’Esprit dans la Matière.

Pour ce faire, Teith nous propose de nous mettre « au repos » et dans un rôle d’observateur de soi - autrement dit dans un processus méditatif. Il s’agit de « calmer l’agitation de sa matière » afin d’y voir plus clair… afin de réfléchir la Lumière ainsi captée… cette petite voix silencieuse que l’on n’entend ni n’écoute tant que notre mental est aux commandes.

Pour autant, le processus d’individuation a toute sa raison d’être lors de l’incarnation (qu’il s’agisse de notre capacité à penser, à discerner, à sentir, à être impressionné ou encore à s’auto-protéger). Il s’agit cependant dans le cadre d’un processus initiatique, et par un acte conscient de lâcher prise, de « passer la main » à une partie de l’être ayant certes d’autres objectifs mais aussi une vision plus intégrale de la réalité.

Car pour l’Homme qui se redresse et qui accepte sa Tâche au sein du Tout, il est moins question de s’approprier que de servir, la jouissance se situant alors à un autre niveau et aussi à un autre degré de qualité. Accompagnant ce processus, l’être se sent aussi progressivement de moins en moins séparé de l’extérieur. Il ressent ainsi de moins en moins le sentiment de devoir se protéger, le sentiment de devoir paraître pour plaire, tout ce qui entraîne en fait l’animal pensant que nous sommes à parfois réagir bien violemment face à la pression du monde extérieur… L’Amour qui le traverse et qu’il ressent de plus de plus intensément, devient son Bouclier.

Nous pensons à ce propos qu’aucune évolution positive de la société n’aura réellement lieu tant que les individus la composant n’auront pas au moins commencer à rentrer dans ce processus.

Renotons pour terminer que ni la sensualité de l’Homme ni sa capacité à penser ne sont à réprimer. Il s’agit bien de sublimer cela, d’y adjoindre une nouvelle intention / direction, d’être à l’écoute plutôt que dans la réaction. Tout comme cela peut se réaliser dans la sexualité elle-même.

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