Guimel


                              Lettre double
                              Valeur numérique : 3
                              Valeur pleine : 73
                              Sens : chameau, mouvement
                              Partie du corps : l’œil droit
                              Planète : Jupiter
                              Tarot : l’Impératrice
                              Séphira : DaÂT



Guimel provient du hiéroglyphe égyptien qui dessine le cou du chameau (« gamal » en hébreu).

Le chameau traverse le désert. Il porte en lui une provision d’eau qui lui permet d’effectuer ce grand voyage sans éprouver la soif. Le désert, le mouvement, la richesse intérieure sont ainsi les symboles associés à cette Lettre.

Quel est ce désert qu’il s’agit de traverser ? Il s’agit de Beit, le lieu de l’incarnation. Séparé du Aleph nourricier, inconscient du Germe qu’il porte en lui, Beit (qui symbolise à la fois la Création et la créature) est un désert…

Cette situation de séparation qui suit la Chute est appelée « l’Exil » en Qabale. La stérilité, l’aridité sont symboliquement associés à cette situation. Cette dernière retrouve une illusion de fertilité et d’humidité lorsque nous établissons avec d’autres une relation.

C’est l’amour, le désir, la jouissance, la possession, la puissance, etc. qui « humidifient » un temps notre vie et en sont les moteurs. Mais que les objets sur lesquels se dirigent ces élans de l’intelligence et du cœur viennent à disparaître, notre vie redevient un désert…

Guimel, 3ème Lettre, est celle qui réalise la synthèse, le mouvement qui, après la séparation, nous mène à la fusion, à la Ressemblance effective dirait la Qabale. En ce sens, elle est la Lettre de la Quête elle-même.

Dans l’oubli de cette Quête, traversant sans conscience le désert de l’existence, l’Homme a soif. Plus ou moins consciemment, soif de sens à lui donner ! Cette situation est d’autant plus dramatique qu’on oublie, chameau que nous sommes, que l’ « eau » est en nous !

L’eau est ici symboliquement le potentiel divin en l’Homme. Qu’il en prenne conscience, qu’il le réalise, et le désert verdira. Car la vie extérieure n’est toujours que l’image de la vie intérieure, et seul le désert extérieur peut répondre à l’aridité du cœur…

Beit nous rappelle notre vocation : faire croître le Germe. Or, pour que germination il y ait lieu, il y a nécessité d’humidification… C’est la Quête spirituelle, l’ouverture du cœur, qui va permettre cette humidification. Sans ce mouvement (Guimel), l’existence (Beit) reste stérile.

Or, il est intéressant de remarquer que ces deux lettres donnent la racine GB qui, prononcée GaB rend compte d’un mouvement d’élévation (vers la lumière) et qui prononcée GeB, rend compte d’un mouvement de descente dans le « puits » (d’eau).

Tout mouvement vers le Haut doit être précédé d’un mouvement vers le Bas – vers nos ténèbres, vers notre non-encore accompli. Celui qui prend conscience, malgré parfois toutes les apparences extérieures, de cet état d’inaccompli – de pauvreté, devient alors potentiellement riche de l’accomplissement à venir !

Cette Quête sous-entend cependant une désécurisation régulière. Guimel nous enseigne le mouvement, le Voyage initiatique, et cela tant que l’Arbre que nous sommes en potentiel ne porte fruit ! Or cela ne se réalise pas d’un coup…

C’est en nous désécurisant, en quittant les « oasis » successives auxquelles nous accédons et qui nous apportent leurs énergies, que nous révélons à la lumière de notre conscience la Connaissance (« ce avec quoi nous sommes nés »), la Sève qui nous fera croître.

Si l’oasis nous semble riche, c’est alors qu’il faut la quitter ! Elle n’est que désert par rapport à la nouvelle terre qui nous est promise ! La racine GML est aussi le verbe « mûrir » et « sevrer ». Pour faire mûrir le fruit, nous devons passer par des sevrages successifs…

C’est toute la difficulté de la Voie, celle de ne jamais s’asseoir sur nos acquis, celle de toujours savoir sortir de ses zones de confort, celle d’accepter la remise en question, autrement dit celle d’avancer.

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