le Bateleur


Un bateleur est une personne exécutant des tours d'adresse ou de force sur les places publiques. Sur cette lame nous verrons qu'il est aussi possible d'associer ce bateleur à un mage.

Description objective :
Ce bateleur, par la position de son corps, dessine sans doute possible la lettre Aleph. Il porte un chapeau formant une lemniscate (signe de l'infini en mathématique) et un pourpoint collant et coloré, sur lequel on distingue cinq boutons. Il est debout, les pieds en équerre, face à une table dont seulement trois pieds sont visibles. Sur cette table il y a trois objets ; une coupe contenant un liquide rouge et dont le pied possède six côtés, une épée à garde droite et une pièce de monnaie ronde sur laquelle est dessinée une croix égale. Dans sa main gauche, le bateleur tient une baguette, dirigée en direction de la pièce de monnaie, dont il pointe par ailleurs le centre avec l'index de sa main droite. Son regard est également dirigé vers cette pièce. Sous la table et derrière lui, une fleur non encore éclose.

Interprétation non exhaustive :
Malgré le côté figé de l'image, on sent un dynamisme dans l'attitude du bateleur. Pourtant les objets posés sur la table montrent au contraire un côté passif. Dans la lignée du Aleph, nous sommes ici en présence des polarités complémentaires de la Création.
Au centre, l'activité du bateleur se concentre sur la table rectangulaire, soit sur le monde matériel. Mais on sent que l'essence de cette activité est spirituelle. Cela est souligné par le quatrième pied manquant de la table - quelque chose d'invisible est en jeu (référence à Daâth), et par la baguette qui semble capter quelque chose d'invisible.
La position des bras, la baguette, le regard du bateleur nous font aller du haut vers le bas, de l'essence au manifesté, de l'abstrait au concret. Le signe de l'infini formé par le chapeau, référence à l'Ein Soph, à l'illimité, possède sa contrepartie par la position en équerre des pieds de bateleur, symbole de rectitude, du limité également.
La baguette, la coupe, l'épée et la pièce sont les quatre symboles utilisés dans les 56 arcanes mineurs du Tarot. Chacun de ces symboles mériteraient d'être développés... Il est en tout cas possible de les associer aux quatre lettres du Tétragramme ainsi qu'aux quatre éléments.
Notons que la fleur n'est pas encore éclose et se trouve derrière le bateleur, soit au niveau de son inconscient. Promesse d'éclosion ? processus non encore tout à fait conscientiser ?
La table sépare le corps du bateleur en deux au niveau du bas ventre, référence à la double nature, animale et humaine de l'Homme.
L'image se divise cependant bien en trois : en haut la tête, l'infini, la baguette ; au centre le tronc, le tablier de la table, l'objet de l'activité ; en bas les pieds, le sol, la fleur. On sent à quel point les trois sont reliés.
Pourrait-on dire que la pousse de la fleur soit en lien avec l’activité du haut et du centre de l'image ?
Enfin, en quoi consiste cette mystérieuse activité magique ? On observe clairement un appel des forces dirigées ensuite vers la pièce de monnaie, sur laquelle est dessinée une croix, symbole de la matière. On sait aussi que le métal de l'épée a une utilité dans cet appel des forces. Le vin dans la coupe fait-il référence à une transsubstantiation en cours ?

Tout est là sur cette lame, comme tout est là dans Aleph. Tout peut commencer, est déjà initié d'ailleurs mais rien n'est encore accompli ; la fleur n'est pas encore éclose, mais le bouton est apparu.

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