Dalet

                              

                              Lettre double

                              Valeur numérique : 4

                              Valeur pleine : 434

                              Sens : porte, pauvreté

                              Parties du corps : l’œil gauche

                              Planète : Mars

                              Tarot : l'Empereur

                              Séphira : DaÂT

Dalet, la porte, dont la valeur numérique est 4, est curieusement issu du hiéroglyphe égyptien représentant un triangle. Le 4 et le 3 (Guimel) semblent en effet inséparables ; cela se retrouve dans les parties du corps (œil droit et œil gauche) et dans les Arcanes (Impératrice et Empereur) associées, sans compter que ces deux Lettres nous informent sur la Séphira Daât.

Le nombre 4 est symbole d'arrêt, d'épreuve, de prison. Le mot qui l'exprime semble, en même temps, nous dire qu'il est une "porte", donc une ouverture, une libération de cette prison. Ainsi le 4, l'épreuve, la mise en quarantaine, en un mot la prison, se révèle être une matrice car, dans la profondeur, ce qui est apparemment sans issue est une porte pour qui sait voir.

Mais il ne s'agit pas d'une porte que l'on passe comme celle d'un moulin. Ces portes de l'évolution sont gardées par des gardiens du seuil... La Porte, comme le col de l'utérus, implique l'arrêt préalable dans une matrice où il s'agit de mûrir (cf. Guimel).

Le 4 est la structure espace-temps qui permet à l'élément vital qu'il porte d'acquérir sa maturité. Celle-ci atteinte, le 4 disparaît, ou plus exactement la vie entre dans de nouvelles structures, un nouveau 4 qui assurera une maturité encore plus grande et ainsi de suite.

Cette dialectique du 3 et du 4, du mouvement et des structures, est inscrite dans le nom même de cette Lettre : DaLeT (dalet-lamed-tav ou 4-30-400). Son nom est construit comme une porte dont les deux chambranles (les structures) sont des 4, à l'intérieur desquels passe le 3, le mouvement. Sans ces matrices successives, le mouvement de vie ne pourrait pas se développer, il se diluerait.

L'incarnation de l'âme dans un corps physique, la Chute, symbolise cette union du 3 et du 4. Le corps devient la matrice de l'âme de par les expériences qu'il lui permet de vivre sur ce plan. Ce corps dont la Tradition nous dit aussi qu'il est le Temple...  dont la porte en retour symbolise cette heureuse union du 3 et du 4 lorsque son cadre rectangulaire est surmonté du fronton triangulaire (dont l'angle au sommet mesure 144°...)

Ces portes initiatiques se font de plus en plus étroites au fur et à mesure qu'elles sont passées. Elles impliquent un dépouillement de plus en plus important (la racine DaL signifie "pauvre") - dépouillement de tous les systèmes dans lesquels nous nous installons et dont nous nous rendons d'autant plus esclaves qu'ils sont cohérents et satisfaisants (cf. Guimel). La dernière porte, la plus étroite, est celle que le Christ compare au trou de l'aiguille que le chameau doit, en définitive, pénétrer...

Pour mieux comprendre encore cette notion de portes initiatiques et la manière de les passer - sous peine de sans cesse buter sur la même, revenons à la forme de cette Lettre. Elle dessine une équerre, symbole de rigueur, et on peut y déceler un point en haut à droite, symbole ici de la conscience de l'être, positionnée telle une observatrice.

Lorsqu'on commence à s'éveiller, lorsque l'être entame consciemment le chemin initiatique, il se rend compte que tout ce qu'il vit est symbole. Il entre dans un dialogue avec la Vie qui l'enseigne. Ce qu'il vit est le reflet de son être, de son adéquation plus ou moins effective avec la Loi qui libère. Les épreuves que nous vivons, une même épreuve pouvant prendre une multitude de forme tant qu'elle n'est pas comprise, sont autant de matrices propices à notre évolution comme nous venons de le voir.

Seule la qualification progressive de notre conscience peut nous aider à "entendre" ce que la Vie nous dit. Une fois entendue, seule notre rigueur, notre état de Guerrier (valeur pleine de Dalet) nous permettra d'abandonner ce qui nous fait vivre cette épreuve. Car il s'agit bien toujours de cela, abandonner et s'abandonner, ce que notre ego (dont le même point est aussi ici le symbole) a tellement de mal à réaliser, lui qui au contraire s'accroche bec et ongle au statut quo, dut-il en souffrir mille morts....