Le sanctuaire, le temple

Avec la Lettre Beit, nous avons rencontré les concepts de "maison", "d'intériorité", de "contenant". Le concept de "temple" ou de "sanctuaire" lui est également associé. Rappelons que Beit, la matrice, a pour vocation de porter en gestation et de faire naître le Fils en soi.

Un sanctuaire est un lieu rendu sacré. Dans un temple, il est la partie ou se trouve l'autel et une représentation symbolique du divin, où s'accomplissent les rites sacrés.

L'étymologie du mot "autel" est intéressante. On y retrouve deux notions : celle de hauteur (altar) dans laquelle peut être contenue celle de profondeur (comme dans l'expression "haute mer") ; et celle d'alimenter (alere). C'est comme si nous était l'indiquer l'idée de descendre dans nos profondeurs pour "prendre de la hauteur" et alimenter quelque chose...

En lien avec le sanctuaire, il y a aussi l'action de sanctifier. Sanctifier signifie "rendre saint", "mettre en état de grâce", attribuer à quelque chose un caractère sacré, noble, le placer au-dessus de tout.

Notons également que la sanctification est le processus par lequel une personne se libère du péché (nous entendons le péché dans son sens étymologique, c'est-à-dire dans celui de "manquer la cible", "s'égarer", "se détourner") et devient pure et sainte. Deux attributs qu'on associe par ailleurs à la Vierge qui enfantera le Fils...

Encore faudrait-il bien définir ce qu'est la pureté et la sainteté... ce qui n'est pas aussi évident qu'il pourrait paraître ! En Qabale par exemple, est pur tout ce qui évolue, qui ne se sclérose pas, ne se durcit pas... nous avions déjà abordé ce symbolisme avec les voyelles. D'où la Séphira HoK'MaH qui signifie "puissance du questionnement" et qui est décrite comme un contenant dont la contenance augmente plus on le remplit.

La guématrie nous éclaire aussi peut-être... En hébreu, maison se dit donc "beit" (valeur pleine : 412) et temple se dit "miqdash" (valeur pleine : 444). Or la différence numérique entre ces deux mots est 32, qui est notamment la valeur du mot "lev" : le cœur. Il y aurait ici l'idée que ce qui sépare l'habitation du temple, c'est le "cœur" qu'on y fait habiter.

Cela nous fait aussi penser au Sacré-Cœur, dévotion au cœur du Christ en tant que symbole de l'amour divin. Peut-être cela nous indique-t-il que peu importe le lieu, autrement dit la structure extérieure, seule l'intériorité, seul l'Amour rend sacré.

En conclusion, Beit nous inviterait à descendre en soi, à alimenter le sacré en soi, à rester "humide" afin de ne pas "rater la cible", cible que Beit symbolise par ailleurs.

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