la Roue de fortune


La Roue de fortune ou de la destinée symbolise le déroulement du temps ou encore la notion de cycles, comme celui des saisons ici-bas par exemple. A l'explosion de vitalité propre au Printemps, suit l'été, puis l'automne et enfin l'hiver, en tout cas sous nos latitudes. Autrement dit un cycle qui va de la naissance à la mort ; nous sommes bien ici au niveau du Olam haAssiah, le Monde (le plan vibratoire) dans lequel les éléments apparaissent, se développent, se dégradent puis disparaissent - en tout cas sous cette forme-ci.

La roue est également une invention humaine et symbolise ainsi l'intelligence créative, tout comme la Lettre Yod à laquelle elle est associée, se rattache au concept de pouvoir créateur.

La Roue du Devenir flotte sur le sombre océan de la vie chaotique, supportée par les mâts de deux barques accolées, dont l'une est rouge et l'autre verte. Leur forme rappelle le croissant d'Isis, la grande formatrice, mère de tous les êtres. De chaque barque s'élance un serpent, dont l'un est mâle et l'autre femelle. Ils correspondent aux deux ordres de courants vitaux, qui sont positif ou négatif et se traduisent en motricité (rouge) et en sensibilité (vert).

Le mouvement de la Roue entraîne en montant un Hermanubis qui tient le caducée de Mercure, et en descendant un monstre typhonien armé d'un trident. Ainsi sont symbolisées d'une part les énergies expansives, d'autre part les énergies restrictives. Nous retrouvons en fait ici la symbolique des deux Piliers latéraux de l'Arbre séphirothique dont la base se trouve de part et d'autre de la Séphirah Malkut, ce qui semble une fois de plus confirmer la justesse de situer les Arcanes sur les Séphiroth plutôt que sur les Sentiers... (cf. Introduction)

Ces deux personnages nous semblent aussi personnaliser les élans impulsifs et autres désirs contradictoires de l'être incarné, qui ainsi l'enchaînent à la Roue (qui est aussi celle de la torture...) La force de nos habitudes qui ici-bas nous entraîne sans cesse dans un mouvement répétitif, celui de nos fluctuations d'humeur comme celui de nos épreuves qu'on s'empresse en plus d'imputer au Destin, comme si nous n'avions ici aucune responsabilité à assumer...

Remarquons ensuite les sept sphères que traversent les sept rayons de la Roue. Elles traduisent les influences planétaires de l'astrologie, tout comme la Roue elle-même ne peut manquer d'évoquer le Zodiaque et ses douze signes astrologiques. Cela pour évoquer les influences astrales que notre Monde - et notre être subissent. Notons également la présence du Sphinx au-dessus de la Roue, qui représente les quatre signes Fixes du Zodiaque. Ou encore l'Hermanubis et le monstre typhonien qui correspondent aux Solstices. Tout cela pour souligner un peu plus l'influence des forces cosmiques et la compréhension que peut nous donner la Science sacrée qu'est l'Astrologie.

Le Sphinx est solidement installé. Il représente le principe d'équilibre et de fixité qui assure la stabilité transitoire des formes individuelles. Comme la Justice, il est armé d'un glaive, car il lui appartient de trancher et de décider, en intervenant dans le conflit des forces condensantes ou expansives, respectivement égoïstes ou trop généreuses dans leur ardeur extériorisantes. C'est aussi peut-être ici le symbole de l'observateur dans lequel placer notre conscience, "au-dessus" des fluctuations cycliques de notre humeur, au sein des influences multiples propres à notre Monde...

Remarquons enfin un détail, au centre de la Roue. Une manivelle qui semble-t-il, permettrait de faire tourner plus vite cette Roue qui est aussi dans une autre optique, la Roue du Samsara des bouddhistes. Autrement dit, la Roue des réincarnations. Comme s'il serait possible d'accélérer la Roue du Karma pour rester dans le même lexique. Observer les cycles, accepter la Roue de la fortune... et comprendre que tous cela est parfait pour la prise de conscience de l'être incarné de sa part à assumer pour rectifier le Monde, pour le "gai-rire", pour mettre la main à la pâte dans la Co-Création qu'est le Cosmos, Ciel et Terre réunis...

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