le Diable


Placée au centre de l'Arbre, le Diable nous enjoint sans détour à nous faire face... à faire face à notre Ombre notamment, à notre "non-accompli" pour reprendre une terminologie kabbalo-chrétienne, à ce qui nous meut réellement pour faire court (Tipehreth surplombe la Triade inférieure de l'Arbre). 

Cette Ombre, il s'agit donc d'y faire face plutôt que de la refouler dans notre inconscient, d'où elle va agir à notre insu via notre subconscient. Ce sont notre dialogue intérieur, nos pulsions, tout ce qui tourne en boucle en fait, d'une manière ou d'une autre, et qui fixe notre attention. 

C'est le piège de la Lettre Sameck, dont la graphie évoque l'enfermement, le cercle sans fin.

Cependant, chaque cercle a vocation à s'ouvrir afin de libérer la Lumière qui y était enfermée... Ce processus alchimique est ce qui ponctue l'individuation de l'être et il l'amène à unifier son moi.

Cette individuation passe par une phase qui nous fait passer en quelque sorte de l'enfance à l'âge Adulte, dans le sens où il ne s'agit plus de se laisser aller à tous nos "je veux " et autres pulsions égotiques, mais d'y faire face, d'en extraire la racine, d'en comprendre la force, puis enfin de la retourner.

Pour autant, et c'est là tout le paradoxe propre au Diable ce coquin, cela passe inversement par quitter l'âge "adulte" (dans son aspect moralisateur/limitateur sclérosant cette fois) pour retourner cette fois en enfance (salut Peter !) cet Enfant qui OSE et qui EXPERIMENTE (coucou Mars !)

La maîtrise en question ici, repose il nous semble sur l'expérience et sur le fait de l'assumer, d'en retirer un enseignement, plutôt que sur la contrainte morale que l'on s'imposerait "de l'extérieur" pour essayer de se contenir. Sauf que la seule chose qui est contenue dans l'affaire, c'est notre Lumière.

Assumer l'expérience, en en faisant le bilan énergétique d'une certaine manière (le Diable est épaulé par Hessed et Gébourah, le réservoir d'essence et le carburateur de l'Arbre). Autrement dit, il nous est demandé ici de devenir responsable mais aussi libre de tous les dogmes en la Matière !!!

Le Diable, qui unit tout et son contraire au centre de l'Arbre, transcende les notions de bien et de mal, assume la part matérielle du Monde et de l'être. Il passe l'Epreuve (Heith) en osant expérimenter, en osant exprimer tout ce qui l'habite. Il comprend que le Diable n'est que notre miroir refoulé... que sa puissance destructrice n'est induite proportionnellement que par l'intensité de nos peurs...

Il est le Gardien du Temple, la Mesure qui en entrouvre progressivement la Porte (au fur et à mesure de nos "actes de bravoure") pour que nous ne nous brûlions pas directement, face à l'Infini.

Il est aussi le Dragon donc, qui dort sur son trésor... car chaque "noirceur" (ce qui n'est pas accompli) recèle une force inexploitée pour l'être qui n'esquive pas l'épreuve et tout ce qu'elle raconte sur soi (souvent assez désagréablement il est vrai hihihihi)

 Mais quelle force apporte le dépouillement de notre vanité ! 

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