le Souffle

Le terme "souffle" apparaît dés le second verset de la Genèse, associé à Elohim.

" [...] VeRouah Elohim Merahefet Al-Peney HaMayim." (Gn 1:2)

C'est le terme Rouah qui est utilisé, habituellement traduit par "Esprit" (c'est le Pneuma grec). "[...] l'Esprit divin planait sur les Eaux."

Ainsi le souffle est associé à la spiritualité, à quelque chose de léger, qui se déplace sans effort. Il est aussi associé à l'idée de vie lorsqu' "Il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'Homme devint un être vivant." (Gn. 2:7)

Une métaphore, empruntée au Midrach, a comparé l'insufflation de la vie dans Adam à l'action du souffleur de verre. L'air que l'ouvrier introduit dans le verre se divise en trois parties, liées l'une à l'autre, sans solution de continuité : une première partie est entièrement dans le récipient, une deuxième se trouve dans le tube intermédiaire, la troisième partie demeure dans la bouche de l'ouvrier. Et il s'agit, de bout en bout, de l'air qui appartient en propre et entièrement au souffleur (Sanhédrine 91a).

Cette métaphore implique donc la persistance de l'air lorsque l'Homme rend "son dernier souffle"... Par ailleurs ces trois parties correspondent, dans la constitution occulte de l'être humain, aux 3 premiers niveaux de l'âme : Neshama, Rouah et Néfesh. Au niveau physique, elles correspondent à la triade tête-poitrine-ventre.

Au sens littéral, Rouah signifie "vent", c'est l'élément Air. Symbole de vie et de mouvement, l'Air est aussi ce qui relie entre eux les différents niveaux d'une globalité. D'ailleurs, la Tradition orientale en particulier (mais aussi la qabale mystique ou la tradition hésychaste par exemple) a fait de la respiration la voie royale vers la compréhension des différents niveaux de l’être humain et des énergies qui relient ces plans entre eux.

La pratique d'une respiration consciente et complète (faisant fonctionner la triade tête-poitrine-ventre) est préconisée avant des pratiques rituéliques, des exercices spirituels ; lors de la méditation, le disciple doit se concentrer sur sa respiration. Se faisant nous nous connectons à deux choses : d'une part l'inspir et l'expir font écho à la respiration divine de la Création (Essence-Manifestation, Manifestation-Rétraction) ; d'autre part nous faisons le lien entre le Bas et le Haut de notre être (de Nefesh à Neshama via Rouah).

L'immobilité, le repos, le calme, le silence y sont recherchés et permettent à la conscience de s'élever sur des niveaux supérieurs. Le cœur de l’Homme devient le foyer d’une énergie consciente qui s’exprime par la prière, la méditation et l’état de quiétude...

La prière est l'expression de Rouah (avec la parole). La prière de l'Homme doit répondre au Souffle de Dieu... Pas seulement une prière liturgique mais une "Avodah". Ce mot si important dans la Bible signifie travail, acte, service du divin et donc aussi prière. Les travaux de silence et de paroles, d'amour et de justice sont la tâche de l'Homme ici-bas lors du 7ème Jour et concrétise l'Alliance. 


Voilà qui nous éloigne du repos passif souvent associé à ce 7ème Jour ! Si cette Tâche, cet effort de sanctification de l'Homme est réalisé, alors l'Esprit divin, le Rouah haQodesh (l'Esprit-Saint) descend et ceux qui en sont remplis peuvent donc s'attendre à recevoir des dons, porter les "fruits de la justice" (Galates 5:22-23) et à avoir la passion, l'amour et la puissance pour transmettre efficacement la Bonne Nouvelle par la parole et par les œuvres.

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